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Histoire de l’appellation
La vigne est cultivée dans les environs de Bordeaux depuis l’époque romaine, mais c’est au Moyen Âge que la viticulture a véritablement commencé à se développer.
Après le mariage d’Aliénor d’Aquitaine avec Henri II d’Angleterre en 1152, les vignobles de Bordeaux et des Graves entrent dans une période de prospérité, grâce à la loi de « privilège » votée par Henri. La loi rendait difficile, voire impossible, l’exportation de vins de régions autres que Bordeaux via le port de la ville jusqu’à ce que les propres vins de Bordeaux soient vendus, éliminant ainsi tous les concurrents potentiels.
La demande en vins de Bordeaux augmente (tant au niveau national qu’international) et le vignoble commence à s’étendre au-delà de la banlieue vers Langon, La Brède (une des communes appartenant au territoire des Graves d’aujourd’hui), Mérignac et Martillac (territoires de la région de Pessac-Léognan), qui a été séparée des Graves en sa propre appellation en 1987), afin de délimiter son terroir particulièrement favorable pour la viticulture.
Mais le Siècle d’Or pour les vins de Graves survient au XIVe siècle, grâce à la popularité des vins « clairets », vins rosés foncés (ou rouge clair), caractérisés par leur fraîcheur et leur légèreté, qui ont séduit le goût des commerçants anglais. À cette époque, le vignoble bordelais produisait environ 80 % de ces vins rosés foncés, 17 % de rouges et très peu de blancs.
Du XVIe au XVIIIe siècle apparaissent des domaines importants et étendus, s’efforçant de produire des vins de grande qualité, et les « vins de Graves », commencent à être considérés comme les véritables et exceptionnels vins de Bordeaux. Les exportations vers l’Angleterre et les pays nordiques sont en croissance à cette époque et les vins de Grave constituent la composante la plus importante du marché international.
Les cataclysmes de la fin du XIXème siècle (phylloxéra, mildiou) et les guerres mondiales du XXème siècle n’ont pas épargné la région bordelaise et notamment les Graves. De plus, l’incroyable gel et l’hiver très froid en 1956 ont réorganisé le vignoble bordelais : la plupart des vignes du cépage Malbec, le moins résistant au froid, n’ont pas résisté au froid et ont été remplacées par des vignes de Merlot. Puis, l’expansion des villes de Bordeaux et de Langon a commencé de menacer les zones destinées au vignoble. Mais les Graves restent une des sous-régions produisant du Bordeaux classique de bonne qualité.
Terroir
Le climat ici est océanique, tempéré, ce qui signifie une quantité importante de précipitations et d’humidité, ainsi que des écarts de température modérés entre les saisons.
Les sols sont constitués principalement de graviers (d’où son nom), créés en raison des modifications du cours la Garonne. Ces sols se distinguent par :
- un bon drainage, qui évoque l’excès de l’humidité typique dans la région en raison de l’influence océanique et des précipitations/li>
- la capacité d’absorber la chaleur des rayons du soleil pendant la journée et de la restituer à la vigne durant la soirée, ce qui contribue à une meilleure maturation des raisins
Les graviers peuvent être plus ou moins grossiers, mélangés à du sable, de l’argile, du limon.
Types de vins
- rouge – le principal et le plus célèbre
- blancs secs – élevés en fûts ou pas
- Graves Supérieurs – vins blancs moelleux
- Rosé – doit être produit sous le nom de Bordeaux Rosé ou Clairet
Dégustation Château Piron 2004 Graves Rouge
Le Château Piron est l’un des plus anciens domaines de la région, fondé en 1693. Depuis, de génération en génération, il appartient aux membres de la même famille Boyreau. Le vignoble du château se compose des parcelles de vignes rouges et blanches. Le terroir est constitué de sols graveleux et argilo-calcaires et de l’influence de la rivière Gât-Mort, dans la vallée de laquelle se situe le château. Les cépages blancs sont le Sauvignon Blanc et le Sémillon, et les cépages rouges le Merlot et le Cabernet Sauvignon.
Les vins rouges du pays des Graves ont un bon potentiel de garde et peuvent évoluer selon les millésimes pendant 5, 10, 15 ans.
J’ai dégusté un vin de 19 ans, et on pourrait dire qu’il était encore à son apogée.
Couleur : grenat (rouge-rubis avec teinte brique)
Nez: assez expressif et caractéristique d’un vin évolué- combine des notes de cerise séchée, de fraise séchée, de canneberge séchée (mais aussi des notes encore perceptibles de cerise noire mûre), de rose séchée, ainsi qu’une légère minéralité. On retrouve aussi des typiques pour des vieux Bordeaux nuances de sous-bois, de champignons, d’herbes aromatiques séchées (menthe séchée, bouquet garni – thym, romarin et laurier).
Bouche: Le vin surprend encore par sa sapidité et son corps (corps moyen). Le bouquet associe des baies bien mûres et séchées (cerise noire et fraise mûre et séchée, framboise séchée), d’herbes (menthe séchée, romarin séché) et des notes tertiaires de sous-bois, de champignons et de tabac. Acidité est fraîche, moyenne (+), la finale est longue (moyenne +)
Accords mets et vin : une bonne viande de qualité au goût prononcé, des plats en sauce au vin rouge (par exemple, un sanglier rôti)