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Montlouis-sur-Loire est une petite région viticole peu connue (450 hectares) du Val de Loire. Cependant, ses vins se distinguent du Pouilly-Fumé et du Sancerre avec leurs profils fumés et minéraux par des caractéristiques particulières du terroir :
- Combinaison d’influences continentales et océaniques
- Orientation des vignes au sud
- L’influence de la Loire et du Cher, qui adoucissent le climat continental
Histoire de l’appellation
La ville du même nom, qui au Ve siècle s’appelait Mons Laudium, commença à se développer grâce à l’extraction de calcaire, utilisé pour la construction et exporté depuis le port local situé sur la Loire navigable. Parallèlement, la vinification commença à se développer. Mais au fil du temps, le cours du fleuve changea, le port devint inexploitable, mais les vignobles continuèrent à produire des baies riches et gorgées de soleil, dont on obtenait un vin profond et concentré.
L’appellation Montlouis elle-même a été l’une des premières délimitées par les autorités françaises en 1938, lorsque le principe des appellations d’origine protégées est apparu (rappelons que l’instauration du système des appellations d’origine protégées avait pour but de mettre en valeur des produits aux caractéristiques exceptionnelles, produites sur un certain territoire et pour empêcher leur contrefaçon). Jusqu’à cette année-là, le territoire de Montlouis produisait des vins de l’appellation voisine Vouvray et lui était effectivement rattaché. Depuis, les vignerons de Montlouis ont réalisé de nombreux travaux techniques (conduite de la vigne, détermination du rendement maximum à l’hectare, etc.) pour créer les meilleures conditions de viticulture sur leur terroir, qui mettraient en valeur la singularité de ses vins. Et en 2002, l’appellation a reçu son nom actuel – Montlouis-sur-Loire.
Le syndicat des vignerons de Montlouis est apparu encore plus tôt : en 1891, lorsque les vignobles européens furent dévastés par le phylloxéra, dans le but de lutter ensemble contre les parasites et les maladies de la vigne. Aujourd’hui, cette organisation s’occupe non seulement de la partie technique (application des nouvelles technologies en vinification et viticulture) et administratif, mais aussi de la communication sur la région et ses vins.
Cépage et types de vins de Montlouis-sur-Loire
Le cépage blanc Chenin est le seul autorisé pour la production de vins de l’appellation. Originaire de l’Anjou, le Chenin a été amené à Montlouis par le fleuve et a acquis son prénom Pineau de la Loire (Pinot de la Loire, Pinot Loire). Moines des abbayes qui existaient à Montlouis aux IXe-Xe siècles, ont expérimenté avec cette variété sur leurs terres, et il est possible que le cépage ait reçu son nom moderne Chenin grâce à la colline graveleuse du Mont Chenin, où il donnait une récolte particulièrement concentrée et mûr.
Le Chenin se distingue par une acidité élevée, une fraîcheur, ainsi qu’une richesse et une capacité à accumuler le sucre, grâce auxquelles ce cépage est capable de produire des vins effervescents, tranquilles et doux. Outre le Montlouis, le Chenin est le cépage principal des vins blancs secs des appellations Anjou, Saumur, Vouvray, Savennières et liquoreux de Vouvray, Quarts de Chaume et Chaume.
Dégustation : Closerie Chanteloup L’Essentiel 2018 Montlouis-sur-Loire
Couleur : couleur citron pâle avec une teinte verdâtre
Nez: Juteux, avec des arômes mûrs, d’une concentration remarquable, mais délicats et frais. Des notes d’agrumes (citron, zeste de citron, citron vert, pamplemousse), de pomme verte et de coing frais sont complétées par des notes aromatiques et légèrement sucrées d’acacia, de tilleul, mais aussi des notes épicées de safran et de muscade, avec une pointe de brioche tiède.
Bouche: reflète les caractéristiques particulières du terroir, qui contribuent à une maturation optimale des raisins – attaque ronde et corps moyen (+), la richesse et la douceur des saveurs (mais le vin lui-même est sec), qui est plus prononcé que dans l’arôme (pêche, citron confit, citron frais, poire verte et pomme). On retrouve aussi les notes de fleurs séchées et fraîches (tilleul, camomille, acacia). Une acidité élevée qui équilibre le profil riche du vin. La finale est assez longue, avec une pointe de confiture de coings.
Impression générale et l’évaluation de qualité : un très bon vin, mûr, équilibré. La forte acidité du Chenin est harmonieusement associée avec une attaque ronde et la texture beurrée du vin.
Accords mets et vins : Vous pouvez jouer sur le principe de similarité et servir un risotto milanais au safran ou de la volaille blanche ou du veau sauce safran, ou encore une sauce crémeuse aux girolles.
